Valérian et Laureline, le plus beau couple de la BD franco/belge.

     Valérian, et c'est Mézières le dessinateur qui le dit, a été inspiré physiquement par le chanteur Hugues Auffray, Laureline est une descendante inattendue de Vampirella et de Barberella, en plus soft, du moins jusqu'au début des années 70. Son aura sexy, discrète jusqu'alors, s'accentue au début des années 70, avec la libération des moeurs.

     Dès son apparition, Laureline a plu aux lecteurs. Au fur et à mesure de la saga elle s'affirme et devient le moteur du couple. Elle apparait nue pour la première fois, de dos, en 1973, dans "Les oiseaux du maitre", pose que l'on retrouve dans "Brooklyn Station Terminus Cosmos". Ces dessins sont connus et célébrés par les amateurs de la série, à juste titre. Ils ne pouvaient que figurer dans le tableau.

       Quant à Laureline en vamp toute en cuir....Miam!!!!

     Cette belle gouache de couverture, une des préférées de l'auteur, lui a été volée. Elle résume bien la psychologie du couple, Valérian est l'homme d'action, Laureline celle qui pense et voit plus loin, lui le baroudeur, elle, la fine mouche, et classieuse avec ça.

      Ils sont amoureux l'un de l'autre, et nous suivons au fur et à mesure des péripéties du duo, les hauts et les bas de leur amour. Ici, un dessin connu, le baiser échangé par le couple, "the French kiss". Si Laureline et Valérian s'embrassent pour la première fois dans "L'empire des mille planètes", c'est de "L'ambassadeur des ombres" qu'est tiré ce dessin.

      L'astronef de nos agents spatio-temporels est sobrement appellé XB 982. Il a inspiré l'appareil piloté par Han Solo dans Star Wars. Quant à Luc Besson, il renomme le vaisseau spatial de nos héros "L'Intruder" dans son film tiré des aventures de Valérian et Laureline.

     Les Shingouz!!!!! Forcément en bonne place dans la nature morte. Ils sont un poème à eux trois! Hyper-renseignés, ils monnaient cyniquement leurs informations. Portés sur la bouteille, sans scrupule, leur mauvaise foi, leur moralité douteuse et leur présence récurrente et, finalement, attachante assurent un running-gag bienvenu dans la saga. L'un d'entr'eux est amoureux de Laureline et lui refile des renseignements gratuitement...

      Deuxième couverture présente dans le tableau, celle de l'album "Métro Châtelet/Direction Cassiopée", première partie du dyptique qu'il compose avec "Brooklyn Station/Terminus Cosmos".

C'est un tournant plus adulte pris par la saga, qui abordera des sujets plus graves sur l'avenir de notre planète. Valérian vêtu d'un trench-coat marche sur le quai du métro, le héros semble fatigué, en proie au doute, mais où est le héros inter-galactique sûr de lui? Derrière lui, marche monsieur Albert, qui est le correspondant sur terre de Galaxity (capitale de l'univers galactique), et accompagne de sa bonhommie trompeuse nos deux héros.

    Pierre Christin et Jean-Claude Mézières ont créé avec Valérian et Laureline une œuvre majeure de la BD mondiale. Elle se situe au carrefour de l'âge d'or de la BD franco-belge conçue pour la presse hebdomadaire enfantine (le journal de Spirou, le journal de Tintin, Pilote - où elle fait sa première apparition le 9 novembre 1967) et de l'ennoblissement mondiale sur la scène artistique et éditoriale de ce média. Le dessin de Mézières procède de celui de la "vieille garde historique", Hergé, Jijé, Franquin, Morris et des dessinateurs américains du journal de BD "Mad", Jack Davis et Wild Elder. Au fur et à mesure des albums le dessin devient éblouissant, bien plus que ne le laisse entendre son auteur lui-même, sa patte vole littéralement sur la feuille et son pinceau est habile tout en étant exigeant ; l'encrage est toujours suggestif et enlevé, l'invention extraordinaire ; c'est aussi un gouachiste de grande classe, sa technique y est sûre et son style à la fois abouti et très direct. Le tout respire l'exigence et la passion pour son métier.

DE L’ART DE PEINDRE/[D’ECRIRE] 1  d’après Buffon. (vers1750)

    Pour bien peindre/[écrire],

il faut que la chaleur du cœur se réunisse à la lumière de l’esprit.

L’âme, recevant ces deux impressions,

ne peut manquer de se mouvoir avec plaisir vers l’objet présenté ;

elle l’atteint, le saisit, l’embrasse,

et ce n’est qu’après en avoir pleinement joui qu’elle est en état d’en faire jouir les autres par l’expression de ses pensées.

La main lui obéira pour les tracer,

et tout amateur/[lecteur] attentif partagera les jouissances spirituelles du peintre/[l’écrivain] :

si les objets sont simples, il n’a besoin que de l’art de peindre,

mais, s’ils sont compliqués, il lui faut de plus l’art de combiner,

c’est-à-dire l’art de penser par ordre, de réfléchir avec patience,

de comparer avec justesse en réunissant les idées éparses

pour en former une chaîne continue qui présente successivement à l'esprit toutes les faces de l’objet.

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DEUX TABLEAUX EN COURS

Premier tableau en cours "Nature morte BD Gaston Lagaffe".

Deuxième tableau en cours "La forêt de Fontainebleau"

DEUX TABLEAUX EN PRÉPARATION

Premier tableau en préparation, une "nature morte BD, comics et super-héros".

Deuxiéme tableau en préparation, une "nature morte aux verreries"

DEUX PROJETS

Premier projet "Nature morte aux verreries"

Deuxième projet "Nature morte aux livres, verre, citron et timbale"

DE L’ART DE PEINDRE/[D’ECRIRE] 2  d’après Buffon. (vers1750)

    Selon les différents sujets, la manière de peindre/[écrire] doit donc être très différente ; et pour ceux mêmes qui paraissent les plus simples, le style, en conservant le caractère de simplicité, ne doit cependant pas être le même. Un grand peintre/[écrivain] ne doit pas avoir de cachet, l’impression du même sceau sur des productions diverses décèle le manque de génie ; mais ce qui annonce encore plus cette pauvreté de génie, c’est cet emprunt de modernité/[d’esprit], étranger au sujet ; qui seul doit le fournir. Mettre de la modernité/[de l’esprit], partout, c’est la manière de nos peintres/[jeunes auteurs] ; ils ne voient pas que cette modernité /[esprit], à moins qu’elle/[il] ne soit tiré du fond du sujet, ne peut qu’en gâter la représentation ; que semer mal à propos des fleurs, c’est planter des épines.

Avec plus de génie, ils trouveraient dans le sujet même toute la modernité/[l’esprit],  qu’ils doivent employer. S’ils eussent formé leur goût sur de bons modèles, ils rejetteraient, non-seulement cette modernité/[cet esprit] étrangère/[étranger] à la chose, mais ils n’auraient pas même l’idée de la/[le] rechercher. Ce même goût les porterait à éviter toute expression obscure, toute sentence déplacée, dans des sujets qu’il suffit de peindre pour les bien présenter. Le sujet n’est dans ce cas qu’un objet dont il faut tracer l’image par un dessin fidèle, des couleurs assorties.

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       Nature morte classique peinte avec les objets familiaux et familiers du commanditaire.

« Tout peintre original de la nature morte ne fait que

témoigner de son étonnement devant la beauté des choses. »

 « Il aura le pouvoir d’isoler les choses sur leur

fond de nuit solennelle et de révéler en elles un hallucinant prestige… »

Charles Sterling La Nature Morte

    DE L’ART DE PEINDRE/[D’ECRIRE] 3  d’après Buffon. (vers1750)

Peindre ou décrire sont deux choses différentes : l’une ne suppose que des yeux, l’autre exige du génie. Quoique toutes deux tendent au môme but, elles ne peuvent aller ensemble. La description présente successivement et froidement toutes les parties de l’objet ; plus elle est détaillée, moins elle fait d’effet. La peinture, au contraire, ne saisissant d’abord que les traits les plus saillants, garde l’empreinte de l’objet et lui donne de la vie. Pour bien décrire, il suffit de voir froidement ; mais pour peindre il faut l’emploi de tous les sens. Voir, entendre, palper, sentir, ce sont autant de caractères que le peintre/[l’écrivain]  doit sentir et rendre par des traits énergiques. Il doit joindre la finesse des couleurs à la vigueur du pinceau, les nuancer, les condenser ou les fondre ; former enfin un ensemble vivant, dont la description ne peut présenter que des parties mortes et détachées.

    Est-il possible, dirait-on, de tracer un dessin avec des phrases et de présenter des couleurs avec des mots? Oui, et même, si le peintre/[l’écrivain]  a du génie, du tact et du goût, son style, ses phrases et ses mots feront plus d’effet que le pinceau et les couleurs du peintre. Quelle est l’impression que reçoit un amateur lorsqu’il voit un beau tableau ? Il admire d’autant plus qu’il le contemple plus longtemps ; il en saisit toutes les beautés, tous les rayons, toutes les couleurs. Le peintre/[l’écrivain]  qui veut peindre doit se mettre à la place de l’amateur, recueillir les mêmes impressions, les faire passer à son regardeur/[lecteur] dans le même ordre que l’amateur les reçoit en examinant son tableau.

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     Tableau conçu avec des objets d'une collection particulière. Long à mettre au point, long à peindre, il est le fruit d'un gros et patient travail à l'atelier. Il est resté sept mois sur le chevalet.

   Virtuosité et technique sont au rendez-vous, notamment sur ce détail : bouteille de vodka translucide à l'étiquette argentée devant la couverture blanche de "Tintin au pays des soviets", les petits verres à vodka, les shots, placés devant....

   Remarquez la composition à l'arrière-plan d'une nature morte autour de "Valérian et Laureline, agents spatiaux temporels". Voir article plus haut.

     L'assureur vous salue bien.

« C’est un réalisme des joies optiques et tactiles. Le peintre insiste sur l’épiderme des objets. Il en suggère la qualité sous le frolement de la lumière. Le regard qu’il jette sur la nature est aigu. Il note les apparences sensuelles des choses avec spontanéité… » Charles Sterling La Nature Morte